Extension du dépistage néonatal à 3 nouvelles maladies à partir du 1er septembre 2025

Evolution du dépistage néonatal en France : 16 maladies sont recherchées à partir du 1er septembre 2025 (soit 10 de plus en 5 ans) !

Au 1er septembre 2025, l’amyotrophie spinale (SMA), les déficits immunitaires combinés sévères (DICS) et le déficit en VLCAD vont venir compléter le panel des maladies dépistées à la naissance en France.

Qu’est-ce que le dépistage néonatal ?

Il consiste en un prélèvement de quelques gouttes de sang au talon ou à la main du nouveau-né à quelques jours de vie, puis à l’analyse de celui-ci pour rechercher certaines maladies rares. L’objectif est de permettre un diagnostic ultra-précoce, permettant une prise en charge optimale des maladies dépistées.

Quelles sont les nouvelles maladies dépistées ?

L’amyotrophie spinale (SMA) est une maladie génétique entraînant une faiblesse précoce et irréversible des muscles utilisés notamment pour se tenir debout, manger ou même respirer.
Les déficits immunitaires combinés sévères (DICS) altèrent la capacité du corps à se défendre en cas d’agression, ce qui entraîne un risque élevé d’infections graves, voire mortelles.
Le déficit en VLCAD (Very long-chain acyl-CoA dehydrogenase) est une maladie qui empêche le corps d’utiliser les graisses pour produire de l’énergie. Elle se manifeste surtout en période de jeûne ou lors d’activités physiques.

Le dépistage néonatal, une étape clef pour commencer la vie

En 2023, le dépistage néonatal a permis de dépister 1 276 enfants malades sur le territoire français (en métropole et dans les Départements et Régions d’Outre-Mer), soit une incidence d’un enfant malade pour 530 enfants dépistés.
Au 1er septembre, l’incidence est estimée à 1 enfant malade pour 470 enfants avec une centaine de nouveaux dépistages d’enfants malades dont environ 80 atteints d’amyotrophie spinale.
En 50 ans de dépistage néonatal, ce programme de santé publique a permis de prendre en charge près de 40 000 nouveau-nés malades.

Quels acteurs sont mobilisés pour la prise en charge des nouveaux patients dépistés ?

La prise en charge d’un enfant dépisté dans le cadre du programme national de dépistage néonatal suit un protocole bien défini. Une fois une suspicion biologique identifiée par les Centres Régionaux de Dépistage Néonatal (CRDN), ces derniers orientent rapidement l’enfant vers des professionnels de santé spécialisés dans la pathologie concernée.
La coordination des parcours de soins repose sur les Filières de santé maladies rares (FSMR). Ces structures assurent l’organisation et la mise en réseau des différents acteurs impliqués.
Trois filières sont concernées par les maladies ajoutées à partir du 1er septembre. La filière FILNEMUS est responsable de l’organisation des parcours de soins pour l’amyotrophie spinale (SMA). La filière MaRIH encadre la prise en charge des déficits immunitaires combinés sévères (DICS). Quant à la filière G2M, elle supervise les pathologies métaboliques, incluant le déficit en VLCAD.
Enfin, de nombreuses associations de patients jouent un rôle essentiel en matière de soutien, d’information et d’accompagnement des familles. On peut citer l’AFM-Téléthon, Familles SMA et Ensemble contre l’amyotrophie spinale (ECLAS) pour la SMA, les Feux Follets pour les troubles du métabolisme, l’IRIS pour les déficits immunitaires primitifs, ainsi que l’Alliance Maladies Rares.

Un programme en plein essor

Le dépistage néonatal a débuté en 1972 avec la détection de la phénylcétonurie (1972) puis l’hypothyroïdie congénitale (1978), l’hyperplasie congénitale des surrénales (1995), la drépanocytose (2000) et la mucoviscidose (2002). En 2020, le déficit en MCAD, première erreur innée du métabolisme dépistée, a enrichi le programme. Depuis, le dépistage s’élargit rapidement, avec l’ajout en 2023 de sept nouvelles erreurs innées du métabolisme, et ces trois nouvelles maladies au 1er septembre 2025.
Le panel du dépistage néonatal devrait continuer à s’élargir dans les prochaines années, en accord avec les tendances observées à l’échelle internationale. Les avancées technologiques et les progrès de la recherche, notamment dans le domaine des nouveaux traitements, contribueront à cette évolution.

Généralisation du dépistage néonatal de la drépanocytose à partir du 1er novembre 2024

Tous les nouveau-nés bénéficieront du dépistage de la drépanocytose dès novembre !

Le dépistage néonatal franchit une nouvelle étape avec la généralisation du dépistage de la drépanocytose à l’ensemble des nouveau-nés en France, dès le 1er novembre 2024. Cette initiative marque un tournant majeur dans la prévention de cette maladie génétique, offrant un accès équitable à tous les bébés, indépendamment de leurs antécédents familiaux ou origine géographique.

Pourquoi cette généralisation ?

Jusqu’à présent, le dépistage de la drépanocytose était proposé uniquement aux nouveau-nés considérés à risque, en fonction de critères tels que des antécédents familiaux ou une origine ethnique liée à des zones où la maladie est plus fréquente (Afrique, bassin méditerranéen, Asie). À partir du 1er novembre, grâce à un nouvel arrêté, ce test sera proposé à l’ensemble des nouveau-nés sur tout le territoire.

La drépanocytose : un enjeu de santé publique

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde, touchant l’hémoglobine, la protéine qui transporte l’oxygène dans les globules rouges. Ses symptômes incluent des crises de douleur intenses, dont la répétition entraîne des complications chroniques, pouvant altérer la qualité de vie des
personnes touchées.

Des solutions pour améliorer la prise en charge

Même s’il n’existe pas de remède définitif pour la drépanocytose, un parcours de soins adapté permet de gérer efficacement les symptômes. La prise en charge inclut notamment la gestion de la douleur, la prévention des infections, et, si nécessaire, une supplémentation vitaminique. L’éducation thérapeutique des patients est cruciale, notamment pour identifier et prévenir les facteurs déclenchants des crises douloureuses.

Le dépistage néonatal : un pilier de la santé des nourrissons

Depuis janvier 2023, le dépistage néonatal en France a été considérablement élargi, passant de 6 à 13 maladies rares dépistées chez les nourrissons dès les premières semaines de vie. Cet élargissement, fruit de plus de 50 ans d’évolution du programme de dépistage, reflète l’engagement de la France envers la santé
des nouveau-nés et la prise en charge précoce des maladies rares.
Le dépistage néonatal est un outil crucial de prévention et de santé publique. En détectant une maladie avant même l’apparition des symptômes, il permet une prise en charge rapide et optimale, améliorant ainsi les perspectives de santé des enfants touchés.

Un engagement national pour les nouveau-nés

Le Centre National de Coordination du Dépistage Néonatal (CNCDN) et la filière de santé Maladies rares MCGRE jouent un rôle central dans la mise en œuvre de cette généralisation. En collaboration avec les professionnels de santé, les familles et les associations, le CNCDN s’engage à sensibiliser le grand
public à l’importance du dépistage néonatal et à garantir une prise en charge adaptée des nourrissons dépistés.

En France, tous les nouveau-nés peuvent bénéficier du dépistage néonatal gratuitement, un acte fort en faveur de la santé des enfants.

Vers le Dépistage Néonatal de l’Amyotrophie Spinale

Vers une nouvelle maladie dépistée ?

La Haute Autorité de Santé a recommandé la mise en place du dépistage néonatal de l’amyotrophie. Tous les nouveau-nés bénéficieront de ce dépistage en 2025 !

 

L’Amyotrophie Spinale

L’amyotrophie spinale (ou « SMA ») est une maladie génétique rare. Elle est transmise par les deux parents qui, eux, ne sont pas malades. En France, la SMA touche environ 1 nouveau-né sur 6 000.

 

Les symptômes apparaissent plus ou moins tôt dans la vie de l’enfant. Le premier symptôme est la faiblesse musculaire. Elle touche notamment les muscles de la marche et de la respiration. Les atteintes sont définitives.

Les symptômes varient cependant en fonction des enfants, allant de simples difficultés la marche à l’impossibilité de se tenir assis.

La SMA est une maladie grave.

 

Le Test de Dépistage Néonatal

A la naissance, les enfants ne présentent pas immédiatement des signes de la maladie mais la SMA peut quand même être détectée dès la naissance grâce au test de dépistage néonatal (prélèvement de gouttes de sang, déposées sur un papier buvard à 48h de vie : Test de Guthrie).

Après le dépistage et s’il est positif, une consultation avec un pédiatre spécialiste sera organisée pour mettre en place les traitements le plus rapidement possible.

 

Les Traitements

Actuellement, il existe deux traitements qui ont pour rôle de limiter le développement de la maladie. Ces traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont administrés tôt, le mieux étant avant l’apparition des symptômes. Ces traitements ont pour but d’éviter les complications et de permettre à l’enfant de se développer et de grandir le mieux possible.

La prise en charge repose également sur une approche globale : kinésithérapie, orthophonie, une prise en charge nutritionnelle…

Phénylcétonurie – Témoignage

La phénylcétonurie (PCU) est une maladie génétique, la plus fréquente touchant le métabolisme des acides aminées (AA). Ces AA jouent un rôle très important pour le développement des nouveau-nés. La phénylcétonurie est une maladie qui se traduit par une trop grande quantité de phénylalanine affectant le développement de l’enfant. Le dépistage de cette maladie est réalisé en France depuis 1972, et plus de 35 millions nouveau-nés en ont déjà profité. En 50 ans d’existence, environ 3 500 nouveau-nés porteurs de la phénylcétonurie ou de sa forme moins grave (l’hyperphénylalaninémie modérée) ont pu bénéficier d’une prise en charge précoce grâce au dépistage néonatal.

Retrouvez le témoignage de Delphine, mère de Léon dépisté à la naissance et atteint de Phénylcétonurie.

Témoignage

« C’est une grande chance que ça soit fait en France, en plus gratuitement…. En France la prise en charge est à vie. »  Delphine BAYLE- mère de Léon

Ce témoignage montre l’importance du dépistage néonatal en France, qui réalisé très tôt à la naissance de l’enfant, permet une prise en charge optimale. De plus, il existe en France des associations, comme les feux follets qui accompagnent les familles et les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU). Retrouvez leurs actualités sur leur page internet: https://phenylcetonurie.org/  ou sur leurs réseaux sociaux: Instagram et Facebook.

Témoignage

« Aujourd’hui, c’est un petit garçon comme les autres petits garçons. » Delphine BAYLE- mère de Léon

Pour en savoir plus

Sur la phénylcétonurie, rendez-vous à cette adresse : https://depistage-neonatal.fr/phenylcetonurie/.

Par ailleurs, n’hésitez pas à suivre les actualités du programme de dépistage néonatal sur les réseaux sociaux.

Le « MCAD », qu’est-ce que c’est ?

Le « MCAD » ou « déficit en MCAD » est une maladie rare qui est dépistée à la naissance depuis décembre 2020.

Pour fonctionner, le corps a besoin d’énergie qui sont produites à partir des sucres et des graisses. Mais les personnes qui sont atteintes de « MCAD » ont des difficultés à utiliser les graisses stockées dans l’organisme comme source d’énergie.

 

En pratique, qu’est ce que ça veut dire ?

En pratique, le corps utilise les graisses stockées quand on apporte pas assez de sucres et de graisses par l’alimentation. C’est la cas quand on jeûne ou cela peut aussi être le cas quand on est malade.

Dans ces situations, le corps n’a alors pas assez d’énergie pour fonctionner. La personne fera alors des hypoglycémies et des malaises qui pourront être graves.

 

Et le traitement ?

Le traitement vise à éviter les situations où l’organisme a besoin d’utiliser les graisses stockées dans l’organisme. Pour cela, les personnes atteintes de MCAD doivent éviter le jeûne, manger régulièrement et faire attention aux situations où leur organisme réclame plus d’énergie, comme lors d’infections ou d’efforts physiques intenses.

En mangeant régulièrement et en étant vigilant, les personnes atteintes de « MCAD » ont une vie tout à fait normale.

 

Pour en savoir plus, retrouvez les explications du Pr François Labarthe, pédiatre au CHU de Tours dans la vidéo ci-dessous.